Heidelberg Materials France ferme deux usines Ciments Calcia en région Centre
Le groupe cimentier Heidleberg Materials France a annoncé le jeudi 4 avril la fermeture prochaine de deux de ses sites Ciments Calcia, à Beffes dans le Cher et à Villiers-au-Bouin en Indre-et-Loire. 174 emplois sont concernés. Ce projet de restructuration vise à pallier la forte diminution des volumes de vente de ciment.
Dans un contexte de ralentissement économique et de baisse des ventes de ciment, le groupe Heidelberg Materials France vient d’annoncer un projet de restructuration qui prévoit la fermeture deux sites de sa filiale cimentière Ciments Calcia, à Beffes dans le Cher et Villiers-au-Bouin en Indre-et-Loire.
Elles emploient respectivement 94 et 80 salariés. Ce sont donc 174 emplois qui sont affectés. Ce projet de «refonte du dispositif industriel vise à sauvegarder la compétitivité économique du secteur d’activité du groupe en France, en préservant sa capacité à investir en matière de décarbonation pour lui permettre de continuer à produire en France», précise le groupe par voie de communiqué.
Concilier chute des ventes de ciment et impératifs environnementaux
La crise de la construction a occasionné une forte diminution des volumes de vente de ciment «moins 6% en 2023 après une première baisse en 2022 avec des perspectives encore négatives en 2024», souligne le groupe, qui ne souhaite pas déroger par ailleurs à son plan d’investissement afin de répondre aux enjeux environnementaux sur ses autres sites.
Un plan de plus de 400 millions d’euros a déjà été engagé ou réalisé pour transformer les sites d’Airvault dans les Deux-Sèvres, de Beaucaire dans le Gard, de Bussac-Forêt en Charente-Maritime et de Couvrot dans la Marne. Afin de diminuer la teneur en clinker des ciments, la modernisation de ces sites se traduit par le passage d’énergies fossiles à des combustibles alternatifs et la priorité est donnée à des combustibles de récupération. Objectif : «diminuer d’environ un tiers les émissions de CO2 de ces sites correspondant aux émissions liées à la combustion». Les deux autres tiers des émissions d’un site cimentier étant «des émissions de process liées à la décarbonatation du calcaire, étape nécessaire à la fabrication du clinker».
Diminuer d’un tiers les émissions de CO2
Afin de réduire ces émissions dites fatales, pour lesquelles il est nécessaire en dernier recours de «mettre en œuvre des solutions de captage, stockage et/ou valorisation du carbone», le groupe Heidelberg Materials France fait partie prenante de groupes de travail avec les hubs de Saint-Nazaire pour sa cimenterie d’Airvault (projet AirvaultGOCO2), Fos-sur-Mer pour le site de Beaucaire, cimenterie de Bussac-Forêt (projet Pycasso/Lacq), et a engagé divers projets tels que Circo2Beton pour sa cimenterie de Ranville dans le Calvados… Une stratégie industrielle qui doit permettre selon le groupe de «continuer à produire en France».
Ce projet de restructuration a été présenté le 4 avril aux représentants du personnel de Ciments Calcia, réunis en CSE extraordinaire. La direction n’a pas souhaité répondre aux questions de L'Usine Nouvelle. Le groupe précise que pour chaque emploi supprimé sera proposé «au moins un emploi au sein du groupe, ainsi que des mesures d’accompagnements pour favoriser son repositionnement au sein de l’entreprise ou groupe, ou encore une solution de reclassement externe». Les représentants ont trois mois pour émettre leur avis sur ce projet et travailler «de manière concertée avec la direction (…) qui s’engage à mener un dialogue constructif (…) pour proposer aux salariés des sites de Beffes et de Villiers-au-Bouin un dispositif d’accompagnement adapté et efficace».