Les industriels étrangers parient sur la France
Une France plus attractive que jamais pour les implantations d’usines. En 2023, le pays a reçu 593 projets d’investissements étrangers dans des sites de production, selon le bilan annuel réalisé par Business France, l’opérateur chargé d’attirer les investisseurs étrangers. Un nombre record, en progression de 30 % sur un an. Au total, les usines ont ainsi représenté un tiers des 1 815 décisions d’investissements étrangers sur le territoire, quasi stables par rapport à 2022 à périmètre comparable.
Autre bonne nouvelle : ces investissements étrangers ont davantage visé des créations d’usines, même si la majorité concerne toujours des extensions de sites déjà existants. En 2023, les implantations de nouveaux sites ont représenté 25 % des projets industriels, contre 12 % un an avant. De quoi étoffer le tissu industriel tricolore. Les industries automobile (19 % du total des projets), des machines et de l’agroalimentaire ont été les plus ciblées par ces investisseurs étrangers. Les projets de centres R&D, en revanche, sont en léger retrait après leur niveau record de 2022, avec 170 annonces.
Cette bonne performance, souligne l’Élysée, est d’autant plus notable que le contexte mondial s’est déjà assombri. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les investissements étrangers vers l’Europe ont reculé de 23 %, en montant, l’an dernier, conséquence de la hausse des taux d’intérêt et des incertitudes. L’Élysée y voit les retombées de sa politique pro-business et d’attractivité, constante depuis 2017. Le crédit d’impôt industrie verte, créé fin 2023, et l’accélération des procédures d’ouvertures de sites doivent contribuer à poursuivre le mouvement. Il faudra pour y arriver surmonter les doutes des entreprises étrangères.
Interrogés par leur chambre de commerce AmCham, les investisseurs américains pointent une érosion de l’attractivité française par rapport à d’autres destinations pour la deuxième année de suite. À côté du coût du travail, les premiers investisseurs étrangers dans l’Hexagone se plaignent de leurs difficultés à recruter. Un signal d’alerte qu’il ne faudra pas négliger, si la France veut conserver sa place de première destination en Europe pour les industriels étrangers.
Vous lisez un article de L'Usine Nouvelle 3729 - Avril 2024
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